28/09/2015 : avis de soutenance - thèse de doctorat de sociologie intitulée "Les traitements de substitution aux opiacés en médecine générale: les appropriations d'une politique publique"

Publié le par LISST

Bonjour,

J'ai le plaisir de vous inviter à la soutenance de ma thèse de doctorat de sociologie intitulée Les traitements de substitution aux opiacés en médecine générale: les appropriations d'une politique publique, sous la direction de François Sicot.

La soutenance aura lieu le lundi 28 septembre 2015 à 9h à l’Université Toulouse – Jean Jaurès (Campus du Mirail), Maison de la recherche, salle D29. Elle sera suivie d’un pot auquel vous êtes chaleureusement invité-e-s.

Résumé de la thèse:

En autorisant tout médecin à prescrire du Subutex, la législation française désigne les généralistes libéraux comme acteurs essentiels d’une politique de santé publique liée à l’usage de drogues : la dispensation de traitements de substitution aux opiacés (TSO). Cette thèse vise à comprendre comment la médecine générale compose avec cette prérogative. L’appropriation des TSO par les généralistes se décline à un niveau collectif – à quelles conditions cette mission peut-elle être assumée par ce groupe professionnel ? –, mais aussi sur le plan interactionnel – comment une personne dépendante devient-elle le patient d’un généraliste ? La question de l’appropriation d’une politique publique rejoint donc celle de l’acquisition problématique du statut de « patients » pour des individus socialement stigmatisés, et relevant parallèlement d’une politique pénale.

Fondé sur une enquête par entretiens et observations de consultations, notre travail montre que les généralistes s’approprient les TSO au moyen d’un processus de tri des patients et des tâches accomplies. La notion de tri est heuristique pour décrire les adaptations des généralistes à l’extension de leurs prérogatives par les politiques publiques : loin de manifester un refus de mettre en œuvre la politique substitutive, le tri vise à la rendre compatible avec les valeurs et modes d’organisation propres à la médecine générale.

Les pratiques de tri des médecins s’inscrivent dans un système local de prise en charge, sur lequel ces derniers s’appuient pour adresser les indésirables à leurs confrères. Cependant, leurs critères de sélection produisent des inégalités d’accès aux traitements : tous les « toxicomanes » ne deviennent pas des « patients » dans les mêmes conditions. L’ethnographie des consultations suggère que le statut de patient s’acquiert au cours de la construction d’une relation avec le médecin, où la prescription du TSO devient progressivement routinière. Dès lors, le stigmate de « toxicomane » s’estompe au profit du statut de patient de la médecine générale.

Cette thèse invite à confronter plusieurs échelles et niveaux d’analyse, en envisageant la mise en œuvre d’une politique de santé sous l’angle des interactions médecin-patient.

Composition du jury:

Géraldine BLOY, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Bourgogne

Anne-Chantal HARDY, Directrice de recherche CNRS, DCS, Nantes (rapporteure)

Michel KOKOREFF, Professeur de sociologie, Université Paris VIII

Stéphanie MULOT, Professeure de sociologie, Université Toulouse - Jean Jaurès

François-Xavier SCHWEYER, Professeur de sociologie, École des Hautes Études en Santé Publique, Rennes

François SICOT, Professeur de sociologie, Université Toulouse - Jean Jaurès (directeur de thèse)

Marc-Henry SOULET, Professeur de sociologie, Université de Fribourg (rapporteur)

Bien cordialement,

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Lise Dassieu

Doctorante en Sociologie

LISST-CERS, UMR CNRS 5193

Publié dans Soutenances, thèse, cers

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